NOUVELLES ACQUISITIONS 2025 :

Découvrez la sélection des oeuvres acquises par le Frac poitou-charentes

© Cristina Flores Pescorán, Acariciar el corazón del hueso, 2023-2024. Bois, fils de coton et aiguilles. Dimensions variables

En septembre 2025, le comité technique d'acquisition du Frac Poitou-Charentes s'est réuni pour étudier les propositions des membres du comité, ainsi que 62 candidatures spontanées d'artistes et collectifs régionaux, nationaux et internationaux. Suite à la délibération, 11 artistes ont été retenu·e·s, donnant lieu à l'acquisition de 17 œuvres qui témoignent de choix attentifs aux récits qui interrogent les rapports entre l’identité, l’histoire, les corps, le Vivant, les savoirs faire et les dynamiques de pouvoir.

À travers des œuvres qui mobilisent aussi bien le textile, la sculpture, la peinture et la vidéo, que des protocoles participatifs, cette sélection affirme un intérêt marqué pour des pratiques où les gestes, les matériaux et les récits portent une charge politique et sensible, en particulier autour des questions de mémoire collective, d’histoire populaire et de récits invisibilisés.

Les acquisitions 2025 affirment la volonté du Frac Poitou-Charentes de constituer une collection attentive aux enjeux sociaux, politiques et symboliques de notre présent.

Les acquisitions :

  • GABRIEL ALARCÓN

    Retablo para cargar en la espalda, 2025

    Acrylique sur toile et bois, sangles de sac à dos amovibles, cordes en laine de lama, pierres

    44 x 67,20 x 14,70 cm

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    Inspirée des retables andins portables hérités de la période coloniale, cette œuvre détourne un objet de culte chrétien pour en faire un espace de résistance symbolique. Gabriel Alarcón (artiste et professeur d’arts visuels, né en 1982 à San Salvador de Jujuy) y assemble images, pierres, cordes et peinture pour évoquer les tensions contemporaines de son territoire : extractivisme, violence d’État, folklore touristique et normalisation des identités rurales andines.
    Conçu comme un objet à porter, le retable devient un corps-mémoire mobile, chargé d’histoires invisibilisées. L’artiste s’inscrit dans une tradition où ces objets, reproduits localement au fil des siècles, ont intégré des éléments profanes et intimes, révélant des « fuites » dans l’imaginaire colonial dominant. L’œuvre agit ainsi comme une archive poétique, où se croisent spiritualité, politique et vécu local.

  • KENIA ALMARAZ MURILLO

    La Tortuga dormilona, 2024

    Encre, laine d’alpaga et de mouton, feuille

    Acrylique et lumières LED sur cadre en chêne

    75 x 100 x 11 cm

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    Kenia Almaraz Murillo (née en 1994 à Santa Cruz de la Sierra, Bolivie) crée des sculptures murales contemporaines qui intègrent des tissages de fils indigènes d'Amérique du Sud à des objets urbains recyclés. Dans une fusion harmonieuse du naturel et de l'artificiel, Kenia tisse des néons LED au cœur de ces sculptures pour explorer avec brio des thèmes tels que l'héritage familial, l'identité diasporique et la cosmovision andine. Ces rencontres matérielles insolites sont des récits visuels de croyances et de coutumes séculaires qui affirment une relation sacrée entre l'humanité et la Terre Mère, fondement de la cosmovision andine. Les êtres colorés qui peuplent les contes populaires précolombiens se faufilent dans les sculptures de Kenia. 

  • OLGA BOUDIN

    Fleurs, 2024

    Huile sur toile

    130 x 162 cm

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    Née à Pontoise en 1991, Olga Boudin est artiste et éditrice. Elle vit et travaille sur le plateau de Millevaches. Dans cette peinture, Olga Boudin explore l’espace domestique comme un lieu à la fois intime et politique. L’artiste détourne le genre classique de la nature morte, pour interroger les conditions de vie contemporaines et la porosité entre sphères privée et publique. Des fleurs et des choses, le titre donné à cette nouvelle série de peintures d’Olga Boudin fait doucement penser au slogan « du pain et des roses », issu du mouvement des suffragettes en 1911. Tirée d’un discours d’Helen Todd, cette phrase indique une double demande d’égalité, non seulement en termes de besoins matériels, mais aussi en termes de dignité, de reconnaissance et de liberté d’expression.

  • OLGA BOUDIN

    Danse macabre, 2024

    Huile sur toile

    100 x 73 cm

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    Avec Danse macabre, Olga Boudin poursuit sa réflexion sur les espaces intimes et leurs instabilités. Le titre convoque une iconographie historique liée à la mort et à l’égalité des corps, tandis que la peinture montre un intérieur fragmenté. Un monde nous est révélé, que l’on peut supposer privé mais omniprésent ; ce sont des natures mortes, des compositions et des instants d’une vie réelle, d’une vie simple, mais qui ne sont pas la vie elle-même. Ce sont des compositions qui gardent quelque chose de secret et de retenu ; un espace intime qui permet un épanouissement, qui accueille nos relations, mais qui peut aussi propager des inégalités et des rôles.

  • OMAR CASTILLO ÁLFARO

    Sailor Moon (série Amantecas, chapitre 1 : Pedro), 2023

    Plumes d’oiseaux naturelles, métal, papier de coton

    180 x 80 x 30 cm

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    À travers une pratique sculpturale et riche en gestes, Omar Castillo Alfaro s’inspire du savoir-faire de sa région natale pour questionner le lien entre art et artisanat, les récits qui y sont liés et sa réception au sein de la scène artistique européenne actuelle. Ses recherches, comme les matériaux et les formes qui existent dans son travail, participent à une lecture décoloniale de l’histoire de l’art en générant un nouveau registre dans ses installations immersives. La pratique artistique d’Omar Castillo Alfaro repose sur les savoirs manuels et artisanaux transmis par son environnement familial. Il utilise l’Histoire comme prétexte pour fouiller dans les strates qui composent une identité fragmentée, façonnée par les processus sociopolitiques qui ont traversé sa région depuis le Mexique préhispanique jusqu’à nos jours.

  • OMAR CASTILLO ÁLFARO

    Manga Crying - Shun (série Amantecas, chapitre 1 : Pedro), 2023

    Plumes d’oiseaux naturelles, papier de coton et bois

    44 x 32 x 3 cm

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    Par la transformation de matériaux tels que la terre et l’argile (héritage de sa grand-mère), la cire d’abeille et les bougies (apprises de sa mère), les plumes d’oiseaux (liées à la pratique ancestrale des Amantecas aztèques, reprise par son oncle) et la sculpture sur pierre (métier exercé par ses cousins et oncles tailleurs de pierre), Castillo Alfaro construit une poétique matérielle intimement liée à ses origines. Omar Castillo Alfaro s'intéresse également aux amantecas, ces artistes aztèques d'élite qui maîtrisaient le plumage. Au Mexique, les moines utilisent encore le plumage pour créer des icônes chrétiennes. Entre les mains de l’artiste, le plumage permet de recréer les personnages de manga qu'il a vus à la télévision dans les années 1990 et de questionner le statut des images à l'ère d'Internet.

  • CRISTIANO CODEÇO DE AMORIM

    Only Fems, 2025

    Vidéo

    20 mins

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    Diplômé de l’École supérieure des beaux-arts de Bordeaux en 2022, Cristiano Codeço De Amorim développe une pratique artistique autobiographique et transdisciplinaire retraçant son parcours et ses ressentis, d’une enfance au Portugal à sa vie en France depuis 2007. Son travail explore une prise de conscience via des installations, des performances médiatisées, des vidéos, des écrits, des sculptures et du dessin. À travers le prisme de la famille, Cristiano aborde des sujets tels que l’immigration, la classe populaire, le genre, l’homosexualité et l’acceptation de soi - grâce à la féminité -, tout en questionnant la masculinité, perçue comme un problème à résoudre, et la sexualité, vue comme une énigme à déchiffrer. Le tout, toujours saupoudré de pop culture. Les plateformes numériques et les réseaux sociaux l’inspirent et deviennent ses terrains de jeu.

  • MILO CREESE

    Super Special Garden, 2023

    Vidéo digitale HD, son stéréo

    13 mins

    Édition 1 sur 2

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    La vidéo Super Special Garden, 2023, a été créée comme un flux de conscience à partir d'une série d'expérimentations techniques musicales, narratives et visuelles. À partir d'images d'archives de scènes de nature et du quotidien, Milo Creese superpose des figures animées fragmentées ou dissolvantes à une bande sonore unique et à une narration apaisante. Associée à des textures cinématographiques traditionnelles telles que des contours assombris et des couleurs froides, l'oeuvre incarne l'expérience de la mémoire et de la mythologie collective. La vidéo capture une qualité éthérée proche du déjà-vu ou de l'apaisement souvent ressenti lors de vidéos ASMR. Il décortique le phénomène contemporain où les souvenirs et les rêves sont de plus en plus influencés par les réseaux sociaux plutôt que par des moments tangibles.

  • NICOLAS DAUBANES

    La monnaie de Basseau, 2025

    Matrices de frappe et protocole d’activation

    Dimensions variables

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    Né en 1983, Nicolas Daubanes construit depuis plusieurs années une oeuvre au croisement de l’art contemporain et de l’engagement social. Invité en résidence à Basseau, un quartier prioritaire de la ville d’Angoulême, l’artiste a conçu un projet en prise directe avec l’Histoire et la vie du quartier aujourd’hui en marge de la ville. Ancien site industriel marqué par l’activité de la poudrerie nationale, Basseau conserve les traces d’un passé militaire, colonial et ouvrier. Derrière les reconstructions successives, subsiste un tissu de mémoires souvent invisibilisées ou perdues. C’est de ce constat qu’est née La monnaie de Basseau. Constituée de 7 motifs frappés sur des pièces en régule - un alliage modeste contenant du plomb, choisi en résonance avec la pollution héritée de la poudrerie - l’oeuvre associe geste ancestral, mémoire locale et dimension participative. Chaque pièce a été frappée à la main en janvier 2025 lors d’un moment collectif ouvert aux habitant·es.

  • CRISTINA FLORES PESCORÁN

    Acariciar el corazón del hueso, 2023-2024

    Bois, fils de coton et aiguilles

    Dimensions variables

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    Acariciar el corazón del hueso (2023-2024) est un autel-métier sculptural incorporant du bois, des fils de coton et des aiguilles. Inspirée par un rêve d'interaction avec sa moelle osseuse, l'artiste Cristina Flores Pescorán a créé des fils de chaîne attachés à des fragments de bois sculptés à la main représentant différentes parties de son corps, notamment les jambes, la poitrine, les bras et la tête. À travers cette oeuvre, l'artiste réfléchit à son expérience personnelle du traitement du cancer et de sa guérison. Une photographie de l'artiste activant le métier à tisser accompagne cette oeuvre qui a été commandée par la Biennale d'art de Toronto, avec le soutien du Consulat général du Pérou à Toronto et de la Women Leading Initiative.

  • CRISTINA FLORES PESCORÁN

    Moiñ e al atardecer: Y la tierra me estrechó en su pecho, una planta nació y tejimos el infinito, 2024

    Impression numérique sur papier baryté

    150 x 100 cm

    Édition 1 sur 10 + 1PA

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    Cristina Flores Pescorán est une artiste multidisciplinaire travaillant principalement le textile, la vidéo, la performance et l'installation. Ses oeuvres explorent le corps, les processus de guérison, le féminisme et sa propre mémoire. Faisant référence aux pratiques médicinales traditionnelles de la culture péruvienne et puisant dans les savoirs ancestraux à travers les rituels, Cristina Flores Pescorán explore son histoire avec la maladie et la guérison afin de mettre l'accent sur la guérison. Utilisant des matériaux naturels comme la teinture issue du maïs violet et le fil de coton péruvien, elle tisse des organismes textiles à grande échelle pour remettre en question notre conception sociétale des traitements et des remèdes.

  • MOUNIR GOURI

    Journal intime, 2023

    Ensemble de 18 dessins, technique mixte sur papier Fabriano

    56 x 76 cm chaque, l’ensemble 340 x 230 cm

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    Mounir Gouri est né à Annaba en Algérie en 1985. Sa pratique s’articule notamment autour des ressources matérielles et métaphoriques du charbon. À travers son exploration de sources biographiques, ses œuvres viennent tout à la fois encoder et décoder. Mounir Gouri évoque de manière entrelacée son histoire personnelle, qui l’a notamment conduit d’Algérie en France, aussi bien que l’histoire politique de son pays, en particulier de la décennie noire en Algérie qu’il a vécu encore enfant. Journal Intime, est une série de 18 dessins réalisés à la plume et au fusain. Comme une enquête cartographiée, le dessin se déploie de feuille en feuille pour restituer un cheminement, scandé des empreintes de l’artiste. Mounir Gouri déploie dans cette série une enquête qui restitue une géographie, jalonnée par les traces omniprésentes du corps, le sien, qui mène cette enquête, avec ses empreintes de main et de doigts qui se démultiplient et apparaissent comme autant de témoins.

  • ANAÏS MARION

    Et la foule soudain tendit une fleur, 2017

    Protocole, 5 photographies anthotypes

    30 x 40 cm

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    Cet herbier répertorie une série de soulèvements populaires aux noms de fleurs. Ces révolutions ont souvent provoqué un changement de gouvernement mais les libertés acquises ne restent pas acquises. Des jus de végétaux sont couchés sur du papier, séchés puis exposés au soleil sous des transparents imprimés qui laissent leur empreinte. L’anthotype est une des plus vieilles techniques de photographie, impossible à fixer. La couleur et le contraste de ces tirages disparaissent progressivement lorsqu’ils sont exposés. Les tirages sont donc refaits spécifiquement pour chaque exposition. Il s’agit d’une série ouverte : si une nouvelle révolution portant un nom de fleur venait à se produire quelque part dans le monde, un nouveau spécimen sera ajoutée à cet herbier.

  • CHLOÉ QUENUM

    Liquids, 2024

    Vidéo digitale

    4 mins 41

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    Chloé Quenum est une artiste franco-béninoise née en 1983. Elle vit et travaille à Paris. Dans sa dernière œuvre, un avatar numérique dérive à travers un code liquide tel un corps s'abandonnant à l'épuisement. Dans cet environnement liquide, l'avatar se déplace non pas comme un dysfonctionnement, mais comme ce que Legacy Russell appelle un « glitch-as-refusal » : une entité numérique choisissant la résistance par un rendu imparfait. Ici, l'épuisement devient méthodologie, la fatigue physique et numérique se fondent dans une position politique. L'avatar flotte comme s'il portait le poids de chaque mise à jour système rejetée, de chaque demande d'optimisation refusée. Dans cet univers numérique, l’artiste suggère que la lassitude à suivre le rythme – en ligne comme hors ligne – pourrait être une libération plutôt qu'une défaite.

  • KANITHA TITH

    Untitled (sans titre), 2025

    Fil d'acier enroulé à la main de 0,7 mm

    85 x 30 x 3 cm

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    François Méchain, artiste voyageur, a réalisé de nombreux projets in situ en France et à l’étranger, se manifestant par des installations éphémères. Chaque oeuvre débute par une observation minutieuse du site et un dessin préparatoire à grande échelle. Les sculptures, construites sur place à partir de matériaux locaux, sont ensuite immortalisées par des photographies qui conservent leur dimension monumentale. À travers la photographie, il recrée une ligne d’horizon qui dialogue avec la crête des arbres, renforçant la confrontation entre l’artiste et la nature. Cette oeuvre a sensibilisé le public à la disparition de la forêt boréale due à une exploitation non régulée.

  • KANITHA TITH

    Untitled (sans titre), 2024

    Fil d'acier enroulé à la main de 0,7 mm

    51 x 27 cm

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    François Méchain, artiste voyageur, a réalisé de nombreux projets in situ en France et à l’étranger, se manifestant par des installations éphémères. Chaque oeuvre débute par une observation minutieuse du site et un dessin préparatoire à grande échelle. Les sculptures, construites sur place à partir de matériaux locaux, sont ensuite immortalisées par des photographies qui conservent leur dimension monumentale. À travers la photographie, il recrée une ligne d’horizon qui dialogue avec la crête des arbres, renforçant la confrontation entre l’artiste et la nature. Cette oeuvre a sensibilisé le public à la disparition de la forêt boréale due à une exploitation non régulée.

  • TIZINTIZWA (Commande acquisition)

    Ronceveaux (titre provisoire), 2026

    Vidéo, édition 1 sur 5

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    François Méchain, artiste voyageur, a réalisé de nombreux projets in situ en France et à l’étranger, se manifestant par des installations éphémères. Chaque oeuvre débute par une observation minutieuse du site et un dessin préparatoire à grande échelle. Les sculptures, construites sur place à partir de matériaux locaux, sont ensuite immortalisées par des photographies qui conservent leur dimension monumentale. À travers la photographie, il recrée une ligne d’horizon qui dialogue avec la crête des arbres, renforçant la confrontation entre l’artiste et la nature. Cette oeuvre a sensibilisé le public à la disparition de la forêt boréale due à une exploitation non régulée.